Accueil > Acapestroupat et moi
On commence par vouloir une maison à habiter, on finit par se rendre compte qu’elle porte nos projets avec nous. On l’envisage au début pour abriter sa famille, elle évolue en lieu de vie qui réunit les amis, les artistes, les gens du territoire.
Acapestroupat, une ancienne ferme que j’ai restaurée, est devenue une demeure à chambres d’hôtes, et finalement un lieu de spectacle chez l’habitant, une résidence d’artistes ainsi qu’un espace d’accueil des stages en Haute-Garonne.
Pierre Teilhard de Chardin était un prêtre, un chercheur, un paléontologue, un théologien et un philosophe. Il a dit :
« Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle, mais des êtres spirituels vivant une expérience humaine. »
Je suis à peu près certaine qu’il a connu Acapestroupat avant d’écrire ça !
Acapestroupat, c’est avant tout une maison nichée dans la campagne du Lauragais.
On la trouve au sud-est de Toulouse et de Labège, juste avant Villefranche-de-Lauragais. Un coin de campagne, le canal du Midi tout à côté, bref, un cocon dans lequel on sait qu’on se sentira bien.
Je la découvre en 1999, je craque devant les si jolies bastides des environs, j’y repère des gîtes et des chambres d’hôtes en briquettes, je suis sous le charme.
J’adopte sur le champ ma maison… ou ma maison m’adopte, peut-être est-ce plus vrai ? En tous les cas, Acapestroupat voit grandir mes quatre enfants, elle accompagne nos moments forts et réconforte ceux, moins forts, qui jalonnent nos vies.
Je refais une beauté à cette métairie en briquette comme on soigne un havre de paix. C’est un échange de bons procédés qui dure entre nous pendant plus de 20 ans. Elle, nous alimente au jour le jour de ses bienfaits. Moi, je la restaure de mon mieux. Acapestroupat, c’est vraiment un lieu qui nourrit en profondeur. Une bulle d’oxygène en laquelle nous croyons et que nous aimons.
J’ai eu envie de partager Acapestroupat. Quand on possède un tel havre de paix si bien situé dans l’écrin du Pays du pastel, on se dit que ce lieu est fait pour être vécu dans la pluralité.
Je décide donc d’ouvrir ses portes aux séjours de vacances, aux touristes qui découvrent l’Occitanie, à ceux, pourquoi pas, qui veulent se poser un peu plus longtemps.
Acapestroupat devient un lieu de partage pour les vacances à la campagne en Occitanie ! 3 chambres d’hôtes, une piscine, un sauna, un jacuzzi, parfois également la table d’hôtes et mes recettes cuisinées avec les produits locaux : les enfants sont grands, mais la maison reste animée !
Chacun fait sa vie de son côté dans ce cadre magnifique et chaleureux. Les liens se tissent, la rencontre se fait. La vie est bien faite, n’est-ce pas ?
En 2020, je décide d’ouvrir ma demeure à des projets d’une autre dimension. Acapestroupat m’a habituée à ce qui est beau et joyeux, j’aime les arts, les artistes, la culture, la musique, le théâtre. Je me lance et j’organise donc des spectacles à la maison.
Acapestroupat, désormais, est un lieu d’accueil des spectacles chez l’habitant. Cette maison coup de cœur aime depuis toujours l’ouverture et le mouvement. Un lien inédit s’y tisse avec le public.
Ça y est, la scène privée Acapestroupat se fait connaître en Occitanie. Des professionnels du spectacle vivant viennent à la maison. J’accueille les représentations, avec ce qu’il faut d’équipement, de technique, d’organisation (et invariablement une belle dose d’adaptation et de spontanéité !).
Les spectacles à la maison sont conviviaux, l’humeur est détendue. Le public (un public dans mon salon, si on m’avait dit !) est réceptif. Il vient à la rencontre des programmations.
Les initiatives artistiques s’enchaînent : musique, chant, théâtre d’auteur, projections de films, poésie, slam, lecture sonore. On me recommande des artistes professionnels. Le bouche-à-oreille fait son œuvre ! Indiscutablement, Acapestroupat est un lieu d’échanges entre les auteurs et leur public.
Chaque scène privée se conclut par un repas partagé. Chacun a amené sa spécialité culinaire. Certains disent pique-nique, d’autres l’appellent auberge espagnole, quoi qu’il en soit, les fourchettes s’agitent !
Être un artiste, dans le paysage culturel actuel, c’est s’obliger à répéter inlassablement démarches et coups de rame pour obtenir la diffusion de ses créations artistiques. C’est savoir qu’il y a un auditoire, un public, pas loin, mais ne pas avoir forcément les moyens d’entrer en contact avec lui. Quand en plus, un confinement s’en mêle…
Être du côté du public n’est pas nécessairement plus simple. Les rideaux rouges de la scène sont intimidants, le prix du billet pas toujours facilitant. Et si on rapprochait vraiment les deux ?
Acapestroupat est grande et accueillante. Je décide de recevoir les artistes en résidence.
Il paraît qu’on appelle ça un « propriétaire d’un espace privé » qui devient « hôte mécène ». Ce que je dis, moi, c’est qu’avec ma grande maison dans son écrin du Lauragais, j’ai les moyens d’offrir un lieu de résidence pour la création de projets artistiques, puis de contribuer à les promouvoir avec mon réseau de diffusion personnel.
J’aime l’idée qu’Acapestroupat la bienveillante se transforme en résidence disponible pour les artistes qui ont besoin d’avancer dans leur travail de création artistique, et qu’elle entre dans les circuits de diffusion des œuvres en Haute-Garonne.
Économie solidaire de l’art ? Économie du don ? On dirait bien !
Entre Acapestroupat et moi, qui reflète le supplément d’âme de l’autre ? Ce dont je suis sûre, c’est qu’elle est faite pour la vie en mouvement.
J’aménage une grande salle chaleureuse et fonctionnelle et, c’est décidé, j’accueille des stages dont l’état d’esprit trouve sa place ici : Qi Gong, tai-chi-chuan, méditation, yoga, biodanza, pour commencer.
Pour une journée ou pour plusieurs, les petits groupes s’installent pour participer à des stages de ressourcement. Le cadre de vie dessiné comme un écrin prédispose tout naturellement la maison aux retraites de médiation.